Compte rendu de l'Assemblée Générale 2012
L’Association des éleveurs d’animaux allemands (Arbeitsgemeinschaft Deutscher Tierzüchter, ADT) a débattu de la prochaine refonte de la législation zootechnique et du partenariat européen d’innovation «Productivité et développement durable de l'agriculture» – Une soirée parlementaire bien suivie - Graf von Drechsel élu membre du Praesidium – Caisley International nouveau membre
Lors de leur Assemblée Générale du 15 octobre 2012 à Bruxelles, les délégués des organisations membres de la ADT ont débattu avec Dr. Alf-Eckbert Füssel, de la Direction Générale Santé et Consommateurs (Sanco) de la Commission Européenne de la prochaine refonte de la législation zootechnique. Les instances bruxelloises prévoient une consolidation de la réglementation actuelle, répartie en de nombreuses directives et décisions, en un règlement unique. Les règles régissant les contrôles zootechniques, contenues jusqu’à présent dans le règlement (CE) 884/2004 fixant les contrôles officiels, devront y être reprises. Un des défis particuliers sera d’adapter les textes législatifs au Traité de Lisbonne, qui rend nécessaire des règles sur les actes délégués et les actes d’exécution. Ça va rendre le processus législatif plus complexe et plus imprévisible. Du point de vue technique, les tâches les plus difficiles seront la formulation plus claire des activités transfrontalières des organisations d’éleveurs ainsi que la description plus précise des procédures d’autorisation et de reconnaissance.
Dans le second exposé, Dr. Martin Scheele, de la DG AGRI, a évoqué le partenariat européen d’innovation «Productivité et développement durable de l'agriculture». Vu les divers défis auxquels l’agriculture doit faire face et les contradictions entre les mesures destinées à atteindre chacun des objectifs, la Commission envisage comme solution l’« intensification durable ». Il faut augmenter la productivité tout en gérant de manière durable les ressources et en sauvegardant la qualité de l’environnement. Cela n’est possible que si l’on continue d’investir dans la recherche et l’innovation et surtout si les résultats des recherches sont également transposés dans la pratique. Cela signifie à l’inverse que la pratique agricole doit d’ores et déjà s’impliquer davantage dans l’élaboration des programmes de recherche. L’UE veut créer une valeur ajoutée par la mise en réseau et la complémentarité entre les diverses approches. Les agriculteurs, les conseillers, les scientifiques ainsi que les représentants des groupes d’intérêt et de l’agribusiness devraient se regrouper au sein de « groupes opérationnels ». Pour cela, un réseau EIP sera mis sur pieds afin d’optimiser l’échange d’informations et d’expériences et servir de point de jonction pour les réseaux nationaux.
Auparavant, le Directeur de la ADT, Dr. Hans-Peter Schons, avait présenté les résultats de l’année 2011 et les thèmes sur lesquels l’organisation travaille actuellement. Les principaux sujets abordés durant l’année 2011 étaient la Loi de Santé Animale (LSA), les alternatives à la castration des porcelets, les travaux préparatoires à la stratégie de l’UE en matière de bien-être animal 2012-2015 ainsi que les travaux en vue de la législation communautaire au sujet du clonage d’animaux pour la production d’aliments. Durant l’année en cours, le devant de la scène a été occupé en particulier par les restrictions commerciales en lien avec l’apparition du virus de Schmallenberg. La ADT est intervenue auprès des instances compétentes de la Commission Européenne et des états membres lors des négociations avec les pays tiers concernés afin de recourir davantage aux examens, en vue d’obtenir plus rapidement une reprise des échanges commerciaux. Un autre domaine important est constitué par les efforts pour lutter contre les résistances aux antibiotiques. La ADT soutient l’approche globale de la Commission Européenne, qui intègre les responsabilités de la médecine humaine au même titre que celles de la médecine vétérinaire. Les éleveurs parviendront à mieux affronter le débat public s’ils continuent de développer de manière conséquente les concepts actuels de l’usage responsable des antibiotiques. Enfin, la ADT va également participer aux travaux pour un document stratégique de la Fédération Européenne pour la Santé Animale et la Sécurité Sanitaire (FESASS) pour les années 2013-2017. L’enjeu sera alors de se concentrer sur l’orientation thématique de la FESASS, d’améliorer la communication interne et externe et de gagner de nouveaux membres.
Par ailleurs, l’assemblée générale a élu Leo Graf von Drechsel membre du Praesidium de la ADT. Le Directeur du groupe Wimex est Président du Zentralverband der Deutschen Geflügelwirtschaft (ZDG), l’Association centrale de l’aviculture allemande; il succède à Gerhard Wagner, qui a représenté le secteur des volailles pendant plus de dix ans dans le Praesidium. L’assemblée générale a également accueilli un nouveau membre extraordinaire, la Caisley International GmbH.
Pour la première fois, la soirée parlementaire a eu lieu dans les locaux de la Représentation de la Bavière auprès de l’UE. Après le mot d’accueil adressé aux nombreux invités par le chef du protocole de la Représentation, Dr. Philipp Stiel et par le Président de la ADT, Reimer Böge, le Directeur de la ADT, Hans-Peter Schons, a évoqué l’intérêt grandissant de l’opinion publique aux questions relatives à la production animale, ce qui a incité la ADT à choisir pour thème général de la soirée : « Élevage et consensus de la société – vers une réorientation de la production animale allemande? ». Les députés européens Elisabeth Jeggle (CDU), Martin Häusling (Bündnis 90/Die Grünen), Britta Reimers (FDP) et Ulrike Rodust (SPD) ont participé à la table ronde sous la houlette du Président Böge, modérateur.
Mme Jeggle a souligné que la PAC est dépendante de l’acceptation sociale. Elle exige une meilleure transposition des textes européens par les états membres et a rappelé à ce sujet la revendication du Parlement selon laquelle les états membres qui n’ont pas transposé les textes doivent élaborer à l’avenir un plan d’action définissant un calendrier d’étapes et des objectifs. Les produits importés doivent eux aussi être soumis à des règles strictes de bien-être animal et l’UE devrait imposer ce principe lors des futurs accords commerciaux avec des pays tiers. Pour M. Häusling, la politique actuelle ne jouit pas du consentement de l’opinion publique. Il plaide pour une réorientation et lance un appel à éliminer les brebis galeuses de manière conséquente. Mme Reimers par contre a rappelé que le niveau des exigences de protection des animaux est déjà très élevé en Europe. Les lois sont bonnes, mais doivent également être transposées correctement. Il faut également tenir compte de la globalisation. Mme Rodust a souligné le poids croissant du Parlement Européen, qui s’est vérifié lors du rejet de l’accord de partenariat dans le secteur de la pêche entre la Communauté européenne et le Royaume du Maroc.
Bien que selon les députés, les préférences pour l’évolution future du secteur de l’élevage aient des accents différents, la table ronde était unanime sur le fait que la mentalité du consommateur doit évoluer. La qualité des aliments et les formes d’élevage respectueuses des animaux ont leur prix, que les consommateurs doivent aussi être davantage disposés à payer.